Après avoir retracé l’histoire éditoriale des Quaderni, depuis leur première publication sous forme thématique jusqu’à la nouvelle édition critique en voie d’achèvement, l’article s’arrête sur les particularité de l’écriture carcérale de Gramsci, dont la pleine compréhension est la condition nécessaire pour saisir « le rythme de la pensée » de son auteur. Certaines d’entre elles – à commencer par l’usage consistant à écrire sur des cahiers d’écolier plutôt que sur des bloc-notes ou des feuilles volantes – sont imposées par la condition carcérale, d’autres dérivent de « règles » suivies plus ou moins consciemment par le prisonnier (certaines de façon continue, d’autres uniquement durant certaines phases d’écriture) lors de la rédaction de ses notes. L’étude de ces comportements, liée à une analyse minutieuse de la matérialité des manuscrits de prison (couvertures, interventions des autorités carcérales, graphie et ainsi de suite), a fourni une quantité remarquable d’éléments indirects de datation qui, ajoutée aux (rares) indications directes de Gramsci, a permis de reconstruire avec une précision toujours plus grande la chronologie de chacun des cahiers et des ensembles de notes qui les composent. Est par ailleurs apparue clairement la nature composite des manuscrits gramsciens, qui peuvent être distingués (approximativement, car existent aussi des cahiers “mixtes”) en cahiers de traductions, cahiers de miscellanées et cahiers spéciaux ; la nouvelle édition critique, qui à chacun de ces trois types de cahiers consacre un volume propre (à son tour divisé en plusieurs tomes), se propose de restituer de la façon la plus fidèle possible cette caractéristique essentielle du travail de prison.

Un labyrinthe de papier (introduction à la philologie gramscienne)

FRANCIONI, GIOVANNI
2016-01-01

Abstract

Après avoir retracé l’histoire éditoriale des Quaderni, depuis leur première publication sous forme thématique jusqu’à la nouvelle édition critique en voie d’achèvement, l’article s’arrête sur les particularité de l’écriture carcérale de Gramsci, dont la pleine compréhension est la condition nécessaire pour saisir « le rythme de la pensée » de son auteur. Certaines d’entre elles – à commencer par l’usage consistant à écrire sur des cahiers d’écolier plutôt que sur des bloc-notes ou des feuilles volantes – sont imposées par la condition carcérale, d’autres dérivent de « règles » suivies plus ou moins consciemment par le prisonnier (certaines de façon continue, d’autres uniquement durant certaines phases d’écriture) lors de la rédaction de ses notes. L’étude de ces comportements, liée à une analyse minutieuse de la matérialité des manuscrits de prison (couvertures, interventions des autorités carcérales, graphie et ainsi de suite), a fourni une quantité remarquable d’éléments indirects de datation qui, ajoutée aux (rares) indications directes de Gramsci, a permis de reconstruire avec une précision toujours plus grande la chronologie de chacun des cahiers et des ensembles de notes qui les composent. Est par ailleurs apparue clairement la nature composite des manuscrits gramsciens, qui peuvent être distingués (approximativement, car existent aussi des cahiers “mixtes”) en cahiers de traductions, cahiers de miscellanées et cahiers spéciaux ; la nouvelle édition critique, qui à chacun de ces trois types de cahiers consacre un volume propre (à son tour divisé en plusieurs tomes), se propose de restituer de la façon la plus fidèle possible cette caractéristique essentielle du travail de prison.
File in questo prodotto:
Non ci sono file associati a questo prodotto.

I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.

Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11571/1174564
Citazioni
  • ???jsp.display-item.citation.pmc??? ND
  • Scopus ND
  • ???jsp.display-item.citation.isi??? ND
social impact