Les analyses de politique linguistique tendent à attribuer la responsabilité de l’insécurité linguistique en Nouvelle Calédonie à l’épreuve de la scolarisation ou, ce qui revient au même, à la démission des communautés et des familles dans la transmission du patrimoine linguistique. C’est pourquoi un grand nombre d’études sociolinguistiques contemporaines sont orientées vers les politiques éducatives. Nous proposons au contraire d’explorer les enjeux des équilibres sociaux liés à l’emploi des langues dans l’univers du travail et plus précisément de l’entreprise industrielle. Il apparaît en effet que, dans l’éventail des dispositifs visant la préservation du patrimoine linguistique calédonien, les initiatives prises par le groupe minier Vale Inco à l’occasion de son formidable déploiement dans le sud de la Grande Terre suscitent à la fois l’exemple et l’interrogation. D’une part, les contraintes d’accompagnement social imposées aux grands groupes miniers dans la perspective du développement durable ont amené les responsables de la mine de Goro à développer des stratégies efficaces dans la gestion de projets à finalité sociale, là où les pouvoirs publics sont souvent empêchés d’agir par des considérations politiques (ne pas savoir comment agir sans léser personne). D’autre part, l’enjeu de la diversité linguistique dans le projet industriel de Vale Inco n’a pas semblé suffisant pour appliquer à l’intérieur du conglomérat industriel les leçons du management interculturel pratiqué avec les communautés autochtones voisines de l’entreprise. Nous nous proposons d’en expliquer de façon synthétique et exploratoire quelles pourraient en être les lignes de faîte.

Urbanisation, développement minier et langues en Nouvelle-Calédonie

WAUTHION, MICHEL FLORENT GEORGES
2012-01-01

Abstract

Les analyses de politique linguistique tendent à attribuer la responsabilité de l’insécurité linguistique en Nouvelle Calédonie à l’épreuve de la scolarisation ou, ce qui revient au même, à la démission des communautés et des familles dans la transmission du patrimoine linguistique. C’est pourquoi un grand nombre d’études sociolinguistiques contemporaines sont orientées vers les politiques éducatives. Nous proposons au contraire d’explorer les enjeux des équilibres sociaux liés à l’emploi des langues dans l’univers du travail et plus précisément de l’entreprise industrielle. Il apparaît en effet que, dans l’éventail des dispositifs visant la préservation du patrimoine linguistique calédonien, les initiatives prises par le groupe minier Vale Inco à l’occasion de son formidable déploiement dans le sud de la Grande Terre suscitent à la fois l’exemple et l’interrogation. D’une part, les contraintes d’accompagnement social imposées aux grands groupes miniers dans la perspective du développement durable ont amené les responsables de la mine de Goro à développer des stratégies efficaces dans la gestion de projets à finalité sociale, là où les pouvoirs publics sont souvent empêchés d’agir par des considérations politiques (ne pas savoir comment agir sans léser personne). D’autre part, l’enjeu de la diversité linguistique dans le projet industriel de Vale Inco n’a pas semblé suffisant pour appliquer à l’intérieur du conglomérat industriel les leçons du management interculturel pratiqué avec les communautés autochtones voisines de l’entreprise. Nous nous proposons d’en expliquer de façon synthétique et exploratoire quelles pourraient en être les lignes de faîte.
2012
978-2-296-99696-0
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