Un certain nombre de témoignages, connus ou inédits, d’Alessandro Manzoni, Goethe, Cousin et Sainte-Beuve indiquent chez Foscolo l’inspirateur, voir l’auteur des critiques sévères à l’encontre du Comte de Carmagnole et, plus en général, de l’œuvre dramatique de Manzoni publiées, en 1820, par la «Quarterly Review» de John Murray. Cette contribution essaye de reconstruire les circonstances qui amenèrent à la publication de l’article Italian Tragedy, paru anonyme dans le numéro du mois d’octobre 1820 de la prestigieuse revue anglaise sous la forme d’un compte rendu de trois tragédies contemporaines : d’une part Le Comte de Carmagnole, accusé d’être une « feeble tragedy », de l’autre Ricciarda de Foscolo et Francesca da Rimini de Silvio Pellico, célébrées comme étant deux des exemples les plus réussis du nouveau théâtre tragique italien. Attribué généralement à Henry Hart Milman, auteur dramatique et professeur de poésie à Oxford à partir de 1821, l’article s’avère le fruit d’une large collaboration qui impliqua Foscolo et John Cam Hobhouse (co-auteurs, deux ans auparavant, de l’Essay on the Present Literature of Italy), John Murray et, tangentiellement, Lord Byron qui, à Milan en 1816, avait commencé à traduire la tragédie de Pellico avec son ami Hobhouse. La reconstruction de cet épisode complexe permet d’une part de retracer les raison qui, en 1820, suggérèrent à Foscolo la publication en Angleterre de Ricciarda, restée inédite après sa création en Italie, en 1813 ; d’autre part, de s’interroger sur les raisons qui poussèrent Foscolo, en 1826-27, à reprendre sa réflexion autour du genre dramatique. En outre, elle offre l’occasion pour dresser un bilan d’un débat européen, vaste mais peu étudié, autour du théâtre tragique, des unités aristotéliciennes et du rapport entre poésie et histoire qui, à la suite de la publication du Comte de Carmagnole et d’Adelchi mais aussi des interventions de Goethe, Fauriel, Visconti et Manzoni, trouva pendant plusieurs mois un large écho dans les périodiques allemands, anglais, italiens et français.

Foscolo, Manzoni e la cerchia di Byron: la prima ricezione inglese della Ricciarda e del Carmagnola

Del Vento, Christian;
2015-01-01

Abstract

Un certain nombre de témoignages, connus ou inédits, d’Alessandro Manzoni, Goethe, Cousin et Sainte-Beuve indiquent chez Foscolo l’inspirateur, voir l’auteur des critiques sévères à l’encontre du Comte de Carmagnole et, plus en général, de l’œuvre dramatique de Manzoni publiées, en 1820, par la «Quarterly Review» de John Murray. Cette contribution essaye de reconstruire les circonstances qui amenèrent à la publication de l’article Italian Tragedy, paru anonyme dans le numéro du mois d’octobre 1820 de la prestigieuse revue anglaise sous la forme d’un compte rendu de trois tragédies contemporaines : d’une part Le Comte de Carmagnole, accusé d’être une « feeble tragedy », de l’autre Ricciarda de Foscolo et Francesca da Rimini de Silvio Pellico, célébrées comme étant deux des exemples les plus réussis du nouveau théâtre tragique italien. Attribué généralement à Henry Hart Milman, auteur dramatique et professeur de poésie à Oxford à partir de 1821, l’article s’avère le fruit d’une large collaboration qui impliqua Foscolo et John Cam Hobhouse (co-auteurs, deux ans auparavant, de l’Essay on the Present Literature of Italy), John Murray et, tangentiellement, Lord Byron qui, à Milan en 1816, avait commencé à traduire la tragédie de Pellico avec son ami Hobhouse. La reconstruction de cet épisode complexe permet d’une part de retracer les raison qui, en 1820, suggérèrent à Foscolo la publication en Angleterre de Ricciarda, restée inédite après sa création en Italie, en 1813 ; d’autre part, de s’interroger sur les raisons qui poussèrent Foscolo, en 1826-27, à reprendre sa réflexion autour du genre dramatique. En outre, elle offre l’occasion pour dresser un bilan d’un débat européen, vaste mais peu étudié, autour du théâtre tragique, des unités aristotéliciennes et du rapport entre poésie et histoire qui, à la suite de la publication du Comte de Carmagnole et d’Adelchi mais aussi des interventions de Goethe, Fauriel, Visconti et Manzoni, trouva pendant plusieurs mois un large écho dans les périodiques allemands, anglais, italiens et français.
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